BERNARD PLOSSU (1945 - )

BERNARD PLOSSU
"Photographe-voyageur" français. Il découvre la photographie à treize ans, lors d'une traversée du Sahara avec son père. En 1965, à l'occasion d'une visite à ses grands-parents, il réussit à se joindre à une expédition ethnographique et photographie la jungle du Chiapas. En 1970, il réalise un travail sur l’Inde. Il continue à voyager énormément, réalisant de nombreux reportages en couleurs. À partir de 1975, il ne fait plus que des photos noir et blanc prises avec une focale de 50 mm. Ses photos se caractérisent par le grain, le bougé, l'imprécis, le fragile, l'atmosphérique. On y retrouve des thèmes comme le voyage, l’espace, la famille, qui sont souvent abordés de manière autobiographique, en maniant une écriture intime, un langage bien à lui. Bernard Plossu photographie comme il respire, il pratique la photographie au fil du quotidien comme un jeu, comparable en cela à un Jacques-Henri Lartigue. Il participe à l'aventure des Éditions Contrejour avec son ami Claude Nori, et à la fondation des Cahiers de la Photographie avec entre autres Gilles Mora.
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Citations

  • On ne prend pas une photographie, on la "voit", puis on la partage avec les autres. Je pratique la photographie pour être de plain-pied avec le monde et ce qui se passe. En apparence mes images sont poétiques et pas engagées. Mais pratiquer la poésie n'est-ce pas aussi résister à la bêtise ? La poésie est une forme de lutte souterraine qui contribue à changer les choses, à améliorer la condition humaine, la culture et l'environnement.
  • Pour faire de bonnes photos, il faut être bien chaussé. La relation avec la nature est essentielle dans ma photographie. La marche est le rythme naturel de la curiosité. La vision simple et dépouillée du 50 mm est totalement en accord avec cela.
  • En photographie, on ne capture pas le temps, on l'évoque. Il coule comme le sable fin, sans fin, et les paysages qui changent n'y changent rien.
  • La photographie, c’est une disponibilité au hasard, et le hasard ne vous arrive pas par miracle, le hasard… on a le hasard presque qu’on mérite, au bout de pas mal de temps d’aller partout, il vous arrive des choses, et c’est pour ça que j’aime bien dire qu’on ne prend pas de photos, mais que les photos vous prennent…
  • Le photographe est quelqu’un de toujours en éveil, en perception constante (c’est un bouddha qui marche). Il passe son temps à observer l’évidence.
  • Ce que j’espère réaliser dans mes photographies est le non-temps, au lieu du temps arrêté. Comme les brefs moments de silence dans la musique du Moyen-Orient. Il ne s’agit pas d’évoquer l’ironie d’un instant, mais de préserver une lourdeur émotive. Un écho plutôt qu’un moment.
  • La photographie parle de tous les moments apparemment sans importance qui ont en fait tant d’importance !