HUBERT GROOTECLAES (1927 - 1994)

HUBERT GROOTECLAES
Ayant reçu un Zeiss Ikon en 1947, il se passionne pour la photographie. En 1954, il renonce à la fromagerie familiale, et ouvre un studio en 1955 après un stage chez un portraitiste liégeois. À côté de cette activité de portrait alimentaire, il profite du Théâtre royal du Gymnase tout proche pour y photographier les artistes pendant les entr'actes. Il y noue des amitiés solides, en particulier avec Léo Ferré. Viennent ensuite ses "photographismes" (1963-1973), d'inspiration Op'art, mêlant sérigraphie, tirage au trait, symétries, et aplats de couleurs vives. Ils lui vaudront une reconnaissance internationale. De 1973 à 1990, il réinterprétera ses négatifs par des tirages flous, coloriés de teintes pastel et/ou virés qui semblent figer le temps. Professeur à l'institut supérieur des Beaux-Arts St Luc dès 1971, il y forme une série impressionnante de photographes talentueux, auxquels on réfère parfois comme une véritable "école liégeoise".
+ d'infos.. (nouvelle fenêtre)     [ -1 ]    [ +1 ]

Citations

  • Je ne pense qu'à moi quand je réalise une photographie. Tant mieux si cela plaît à d'autres ensuite. – Interview, 5 novembre 1993
  • J'essaie humblement de "sublimer" l'ordinaire.
  • Être en recherche, c'est continuer à travailler. Essayer d'arriver à montrer ce qu'on ne voit pas, ce que les autres ne montrent pas. C'est cela que j'aime, parce que c'est très difficile.
    cité par Pierre Bastin, La Wallonie, 2 avril 1993
  • Il faut vider le paysage que vous photographiez [...]. Je veux dire qu'il faut y aller plusieurs fois, le voir sous tous les angles. Il ne faut pas rester à la surface des choses , il faut entrer.
    Vincent de Waleffe, "Hubert Grooteclaes, Recherches graphiques, 1964-1972", Liège, 1981 (texte dactylographié, non publié)
  • J'aime le flou, je suis myope. Quand je regarde en arrière, tout est flou. Mes photos aussi. Je leur donne ainsi une certaine nostalgie. Je ne supporte pas de faire comme les autres ! C'est pourquoi, je ne tire qu'en noir et blanc. Les couleurs que j'apporte parfois sont des couleurs à moi, ce sont celles qui sont restées dans ma mémoire. Si les gens rêvent en regardant mes photos, alors, c'est formidable, parce que faire rêver, c'est plus difficile que de faire penser.
  • Avec quoi je les colorie? Avec difficulté, avec rage, avec amour. Et avec un tout petit peu de couleur. – cité par Philippe Lambert-Galliac, in Télé-Moustique, 28 juin 1984
  • Je voudrais que l'école soit un lieu où je pourrais motiver les motivables [...]. Un lieu où il n'est pas interdit de s'épanouir. Une rencontre où se faciliteraient les choses compliquées [...] et où se compliquent les choses simples. Mon cours est un travail, jamais terminé, à la recherche de l'homme et de son quotidien [...]. J'ai apporté l'inconfort à l'école pour faire changer les choses.
    cité par Jeanine Joris-Musialski, in Télé-Moustique, 10 juillet 1980