LUCIEN CLERGUE (1934 – 2014)

AJean Cocteau
Né à Arles, Lucien Clergue restera très attaché à sa ville natale. La guerre (maison familiale détruite) et la santé chancelante de sa mère expliquent l'importance que prend la mort dans son œuvre; sa fréquentation des milieux artistiques (il est l'ami de Picasso, de Cocteau..) influence son goût pour la poésie et le surréalisme. Il photographiera d'abord les ruines laissées par les bombardements, les charognes des bords du Rhône, les gitans, les corridas. Puis ce seront les nus de la mer, les paysages de Camargue et les éléments qui les composent: l’eau, le sable, les herbes, les signes du vent. Il explore la couleur, réalisant entre autres des surimpressions mêlant fragments de tableaux et photos de tauromachie ou de nu. Son action en faveur de la photographie est importante: il intervient dans la création du premier département dédié à la photographie dans un musée des Beaux-Arts en France (musée Reattu), puis dans la création des Rencontres Internationales de la Photographie (avec Michel Tournier et Jean-Maurice Rouquette) et de l'École Nationale de la Photographie à Arles. Auteur de plus de 75 livres, il est aussi réalisateur d'une vingtaine de courts et moyens métrages. Il est le premier photographe à entrer à l'Académie des Beaux Arts..
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Citations

  • Saint-John Perse m'a dit une chose formidable: "ne pas faire un album d'images fortuitement assemblées mais faire œuvre d'auteur"; cet aspect de classification est capital, et c'est ce que m'a confirmé plus tard Roland Barthes. Il dit "nous avons appris de Claude Lévi-Strauss que tout classement est un discours et cette idée de classement est capitale" - Entretien avec Jacques Paugam - http://www.canalacademie.com
  • J’espère me montrer digne des sujets que j’ai choisis : la tauromachie, le nu, le paysage, mes principales sources d’intérêt. Mon souhait est de parfaire le langage de l’image, ne pas l’inféoder à des textes ou des idées, mais lui laisser dire ce qu’elle veut. Ce qui est admirable dans ce processus c’est qu’on apprend tous les jours, ce qui permet de se mettre à l’ouvrage avec encore plus d’envie chaque jour - lettre à Carole Naggar, 1981
  • Chaque fois que je photographie une femme, j'ai l'impression de faire reculer les frontières de la mort
  • J'ai préféré travailler dix ans comme commis plutôt que d'essayer de vendre mes photos. Je voulais - et j'ai toujours voulu - garder une complète liberté de création
  • La plus belle reconnaissance que j'ai eue, c'est celle de Picasso. Et ça, cela compte plus que n'importe quoi. Ça efface toutes les médailles, toutes les académies, tous les bla-blas, tous les machins... parce que Picasso, c'est Picasso! - "Lucien Clergue, à la mort, à la vie", 2009
  • Le danger de ceux qui vous entourent [..], c'est souvent de se référer aux œuvres du début [..]. Ils vous ont mis un tampon, et ils veulent que vous soyiez fidèle au tampon. Ce qui est important, c'est de rouler à contre-vague, non seulement par rapport aux modes qui nous entourent, mais aussi à votre propre parcours. - "Lucien Clergue, à la mort, à la vie", 2009
  • un jour viendra où on nous placera une puce sous la peau et d'un clin d'œil la photographie sera prise! - discours d'entrée à l'Académie, 10 octobre 2007
  • L'engouement pour la photographie est grand mais en France, la place du photographe comme artiste est au début de son histoire.