PIERRE DE FENOŸL (1945 - 1987)

Robert Doisneau
Archiviste à vingt ans d’Henri Cartier-Bresson, il dirige jusqu’en 1969 le fonds d’images de l’agence Magnum. Il fonde en 1970 la première galerie photographique parisienne (RENCONTRE) ainsi que l'agence VU (Édouard Boubat, William Klein, Martine Franck ... ne pas confondre avec VU', créée en 1986) qui deviendra VIVA en 1972. Il va œuvrer pendant 10 ans pour la reconnaissance du statut artistique de la photographie, au travers de la Fondation Nationale de la Photographie, du Centre National de la Photographie et du Centre Georges-Pompidou. À partir de 1980, il abandonne ces activités pour redevenir photographe à plein temps. Il se retire avec sa famille dans le Tarn où il mènera une exploration des paysages du Sud-Ouest pour la mission photographique de la DATAR. Pour lui, l’essence de la photographie, ce n’était ni l’espace ni la lumière, mais la captation du cours invisible du temps et un mode de vie particulier, fait de réceptivité et de disponibilité. Il est considéré comme l’un des représentants contemporains les plus doués de la “Straight Photography”. Le musée de l’Élysée de Lausanne lui a consacré une grande rétrospective en 1988.
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Citations

  • Ce n'est pas un vol, la photographie, c'est un don. On ne prend pas, on reçoit.
    Texte d'introduction au catalogue “Chronophotographies”, Musée de L’Elysée-Lausanne, 1988
  • Être photographe, c'est matérialiser une intuition poétique de la réalité. C'est recevoir, apporter, un au-delà que l'on ne soupçonne que par la poésie.
    Texte d'introduction au catalogue “Chronophotographies”, Musée de L’Elysée-Lausanne, 1988
  • J'ai compris que je ne pouvais pas travailler à l'illustration d'un paysage mythique mais que je devais mythifier un paysage quotidien. Le Temps est la patience de Dieu - Corduriès, Tarn, 1987
  • Une photographie de paysage est un instantané. Apparemment rien ne bouge, mais de même qu'à une source on ne boit jamais la même eau, on ne voit jamais le même paysage
    Le Temps est la patience de Dieu - Corduriès, Tarn, 1987
  • La photographie est belle parce qu'elle est en relation avec un au-delà de la réalité.
    Le Temps est la patience de Dieu - Corduriès, Tarn, 1987
  • Lorsqu'à douze ans mon regard s’enflammait au contact des photographies, je les voyais objectives. Entre-temps je les vis subjectives, et à 40 ans, elles m’apparaissent essentiellement chronophotographiques. C’est sur ce temps photographique que je fonde mon travail, et c’est par lui, avec lui et en lui que je veux être vu. La Chronophotographie ou l'Art du temps, texte d'introduction à l'exposition de la Bibliothèque Nationale de France, Galerie Colbert, 1986
  • Le seul plaisir de style que je m’accorde en photographie est la transmutation de la réalité couleur en une miniaturisation œuvrant du noir au blanc. (...) L’usage de cette gamme est le chemin qui mène au temps. La Chronophotographie ou l'Art du temps, texte d'introduction à l'exposition de la Bibliothèque Nationale de France, Galerie Colbert, 1986
  • On peut dire du photographe qu’il sonde l’imprévisible en errant à égale distance de l’artiste (qui pratique un art, qui a le goût du beau), du sourcier (qui possède le don de découvrir des sources souterraines), du médium enfin (qui sert d’intermédiaire entre les hommes et les esprits).
    La Chronophotographie ou l'Art du temps, texte d'introduction à l'exposition de la Bibliothèque Nationale de France, Galerie Colbert, 1986
  • Photographe, je possède une clef du temps, la terre est mon horloge, l’ombre ses aiguilles. Ne me demandez pas “Quelle heure est-il?”, mais “Où en est l’ombre?”. La Chronophotographie ou l'Art du temps, texte d'introduction à l'exposition de la Bibliothèque Nationale de France, Galerie Colbert, 1986