WERNER BISCHOF (1916 - 1954)

Werner Bischof
Photographe et photojournaliste suisse. Il commence sa carrière comme photographe de studio travaillant pour la publicité. Il se tourne ensuite vers le portrait et des recherches sur la lumière, et devient membre du groupe d’artistes "Allianz". Témoin des horreurs de la guerre durant le conflit, et de ses séquelles dans les années qui suivent, il s'attache ensuite à montrer "le visage de l’humanité souffrante". En 1949, il abandonne son statut de journaliste, devient membre de la toute nouvelle agence Magnum, et se mue en témoin plein d'empathie pour la vie des gens simples au Vietnam, au Japon, à Ceylan, en Inde, en Amérique du Sud. L'enfance devient également un thème qui lui tient particulièrement à cœur. Le 16 mai 1954, son break s’écrase au fond d’un ravin à San Miguel dans la Cordillère des Andes, alors qu'il était en route pour un reportage sur une mine andine. Le noir et blanc restera pour lui l'outil de prédilection pour traduire l'émotion. Ses clichés se distinguent par l'empathie qui s'en dégage, le sens aigu de la composition et l'usage subtil de la lumière. Il est le type du photographe sensible aux moindres vibrations de la condition humaine..
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Citations

  • Puis la guerre est venue, et avec elle la destruction de ma "tour d'ivoire"
  • Il fallait que je parte, que j'apprenne à connaître le véritable visage du monde. Notre petite vie confortable empêchait un grand nombre de gens de voir l'immense détresse en dehors de nos frontières. On versait sa contribution aux œuvres d'entraide humanitaire, ainsi l'on se sentait dispensé de toute réflexion. Le visage de l'homme souffrant est passé au premier plan…
  • À la maison, j'ai regardé avec mélancolie les photos délicates que j'avais faites avant la guerre et qui m'avaient valu tant de louanges de la part de mon entourage – mais dans mon esprit je voyais les centaines de milliers de malheureux anéantis par la misère quotidienne et qui avaient besoin de notre aide. Werner Bischof, Autobiographie.
  • Je ne crois pas que quelqu'un puisse se détourner de ces images de famine. Non, certainement pas, même si chaque fois on n'en garde que peu de chose, une base se crée avec le temps, qui aide à distinguer ce qui est bien de ce qui est condamnable. Bischof, Inde, 1951
  • Seul n’a de valeur que le travail réalisé en profondeur, dans un engagement total, et dans une lutte où le cœur se livre tout entier.
  • Les belles photographies sont souvent statiques, et en composant des clichés parfaits on risque de tomber dans un piège
  • Un photographe doit toujours travailler avec le plus grand respect vis-à-vis de son sujet, mais sans jamais perdre son propre point de vue.